(From Venus)

Bien que je ne sois pas Mme Irma, Mme Loïc Le Meur, Mme de Fontenay, Mme Parisot, ou Madame tout court, j’ose prendre ma Net-plume pour partager avec vous 2 ou 3 chiffres et tendances qui m’ont intéressée.

Compte tenu de l’objet de ce blog, je prends un prisme de lecture volontairement orienté sur la proximité et le mortar.

Sur les chiffres et leurs source, le fait est qu’ils « datent » un peu (1er semestre 2007) : autant dire une éternité ; mais j’assume, à cette date, je n’étais pas née électroniquement sur ce blog et ces chiffres méritent toujours et encore quelques commentaires

* Tendance quantitative : stagnation du e-commerce et montée des ventes off-line influencée par la recherche on-line (Comscore et Jupiter Research)

D’ici 2012, (aux Etats Unis), la croissance du e-commerce commencera à stagner et ce dernier ne représentera, au mieux que 10% à 15% du commerce de détail aux USA.
En fait, les 2 organismes ont, chacun de leur côté, donné des éléments macro sur l’évolution des ventes on-line versus le off-line.
Il est intéressant de noter que si le e-commerce représente aujourd’hui aux USA 4% du commerce de détail (Retail sales) Jupiter Research s’aventure à prévoir une sorte de plafond à 10%-15% (versus 4% aujourd’hui, ce qui laisse encore un peu d’années de croissance tout de même).
A lire ici

Si l’horizon de 2001 ou 2012 n’est pas un point certain, l’autre élément qui rassemble les prévisionnistes est la part croissante des ventes réalisées en magasin « mortar » et qui seront influencées par le search. : 10 milliards de $ d’achats off-line seraient ainsi à terme induits par le Web.

Autre présentation :
En 2012, près de 50% des ventes off-line seront influencées par le web, versus moins de 30% aujourd’hui.

Certains diront que ce n’était pas vraiment une tendance difficile à entrevoir ; en s’appropriant une nouvelle technologie, on finit toujours par replacer son contexte d’utilisation par rapport aux avantages qu’elle procure (en l’occurrence, aurions intérêt à finir par tout acheter sur le Net ?)

Mais reconnaissons-le, ces quelques chiffres ont au moins le mérite de nous fixer à un point dans l’horizon, que beaucoup s’évertueront à critiquer ou encenser selon d’où viendra le vent !

On peut probablement au moins proposer 3 raisons, de bon sens me semble t’il, à l’origine de cette tendance :

* Côté annonceurs et notamment Retailers : une maturité croissante dans la maîtrise des canaux, et notamment dans la création de synergies entre media digitaux et trafic en magasin (du bon sens peut-être, mais on voit bien à la timidité des initiatives d’ouverture de sites marchands par les Retailers français que pas mal de chemin reste à parcourir ).
* Côté acteurs, les comparateurs commencent à intégrer des stratégies de comparaison entre on et off-line ; ils sont encore peu nombreux (la plupart aux USA), pas complètement au point, mais trouvent là un nouveau moyen de renforcer leur position dans la chaîne de valeur.
* Côté internautes, après s’être appropriés le fonctionnement du Net, nous commençons donc mieux à en apprécier les forces et faiblesses dans un contexte d’achat ; je devrais d’ailleurs plutôt dire que nous commençons tout juste à apprendre à arbitrer le canal d’achat en fonction de nos besoins (le prix ? la rapidité ? les avantages financiers ? Cumuler des points fidélité ? Etre conseillé ?, etc…)

* « Tendance qualitative » : l’arbitrage du canal d’achat

Point lié au précédent ; je me base ici sur l’étude de la Fevad/Netratings « Baromètre multi-canal » (le 3ème baromètre annuel publié en septembre 2007) que vous retrouverez sur :

http://www.fevad.com/fr/gre_page/affiche_page.asp?categorie=6&id_page=193

On peut bien sûr lire ces chiffres de manière différente.

Pour ma part, voici ce que j’en retiens (il s’agit, pour la plupart, des évolutions les plus marquées dans les réponses entre 2006 et 2007 – à confirmer donc vers 2012 ?):

*Le prix est de moins en moins l’argument différentiant crédible et donc validé par les internautes ; ils sont 46% encore à l’affirmer mais moins nombreux (-2%) que l’an dernier…n’est ce pas là le début « d’appropriation » du canal que nous évoquions plus haut ?

* Les internautes sont de plus en plus confiants dans la sécurisation du paiement (+ 10 points) ; les nouvelles normes à venir sur la sécurisation des transactions d’achats en ligne (type 3D Secure) ne pourront que contribuer à favoriser renforcer cette confiance

* Les internautes sont de plus en plus nombreux à préférer acheter sur des sites qui ont des magasins physiques (40% et + 5 points versus 2006

* Ils sont de plus en plus nombreux à préférer aller en magasin physiquement avant d’acheter sur le net (41% et + 10 points) ; à modérer toutefois selon que l’on parle de produits Hi-tech ou d’habillement ; les comportements varient. Mais, à y réfléchir à 2 fois, n’est-ce pas là une aubaine pour les magasins physiques? Comment retenir un tel « prospect chaud » ? « Encore savoir qu’il vient du Net », me direz-vous . Oui, mais ça on se le disait déjà avant en parlant d’un bon vieux concurrent mortar, non ?

De la façon d’ont un mortar peut se référencer sur le search et en mettant en avant quels avantages versus ses concurrents on-line (nous en reparlerons…)

De la façon dont, entre l’intention d’achat et l’acte d’achat (aire de jeu de la communication), nos amis marketers doivent jongler avec différent média (mail, affichage, pub sur nos tél mobile, spots TV, recommandations sur des forums) ,pour trouver le points favorable d’influence..

* Tendance quali (bis) : le local search

Le local search permet (dans le cadre de notre sujet) de référencer sur le net des produits et services localisés dans un rayon proche de celui que vous aurez désigné. La version GPS sur mobile en est une extension naissante.
Plutôt que de citer des chiffres, je vous laisse regarder ces 2 exemples :
www.shoplocal.com

www.krillion.com
Le premier cumule une large audience et couvre plusieurs catégories d’articles (de la mayonnaise, à l’ipod touch en passant par le barbecue) ; le deuxième est centré sur le les produits électro-ménagers et hi tech. Leur mode de rémunération (B2B forcément) est basé sur la conception mise en ligne et référencement du catalogue des Retailers pour le premier (et bien sur d’affiliation + pub), et également sur le 2ème.
A quand des sites similaires en France ?
Comment le local search va-t-il y trouver sa place ? Il reste bien sûr de nombreux points à résoudre, dont la traçabilité des achats faits off-line et l’accès aux stock des magasins physiques ; long, mais pas impossible.

Avant de vous laisser , une petite lecture de 2 petits articles pas mal faits à ce sujet : ici et là.

Cheers !