(From Venus)

C’est une évidence…Puisque tout converge, les médias, les moyens de paiements, les réseaux on et off, l’initiative de Microsoft (annonce faîte lors de la 97ème édition de la NRF) risque d’en intéresser plus d’un : grand distributeur, banquier, annonceur, opérateur de carte de fidélité, agrégateur de contenu de services…

Eventuellement, aussi, voire peut-être, la ménagère de moins de 50 ans.

Microsoft et MediaCart débarquent dans nos chariots s au travers d’un petit écran censé nous rendre quelques menus services, et d’autant plus si nous sommes porteurs par exemple de la carte fidélité de notre hyper-marché favori.

Cette offre a fait l’objet d’un pilote en 2007 en partenariat avec des magasins ShopRite (chaîne de distribution US appartenant à la Wakefern Food Corp.).

Les services proposés pourraient se classer en deux catégories :

  • du support à l’achat : précharger vos listes de courses sur votre carte de fidélité (depuis votre ordinateur en indiquant votre numéro de carte), trouver (localisation) des articles dans le magasin (y compris par interrogation vocale), régler vos courses (le montant du ticket de caisse étant calculé au fil de vos achats) ;
  • du « conseil » (euphémisme…) hyper contextualisé ; en clair, de la publicité très ciblée qui sera elle-même déterminée soit en fonction de vos achats passés (porteur de carte) et/ou de votre localisation précise dans la magasin : via un système d’étiquettes rfid, le moniteur vidéo ne manquera pas de nous suggérer de prendre au passage 1.5 mètres plus loin La sauce bolognaise « X » puisque, justement, vous êtes au rayon pâtes.

En souhaitant ainsi augmenter l’expérience d’achat en magasin (devrais-je dire « l’expérience de navigation entre les rayons », « l’expérience de votre surf-chariot », le « chariot feeling », peut-être, et existant donc grâce à la magie de ce mix technologique « chariot-ware »), Microsft fait un pas de plus dans le Marketing digital, entraînant annonceurs et distributeurs dans son sillon.

La ménagère de – de 50 ans s’interroge :

– Lorsque je serai en magasin, serai-je à même de mieux supporter l’intrusion d’une pub sur mon téléphone mobile, pour m’indiquer qu’il y a une affaire à faire à 10 mètres dans la galerie marchande ? Ou la même pub, vue depuis l’écran de mon chariot (après tout, je ne suis pas censée téléphoner avec mon chariot – enfin, en pour le moment. Donc, si il me distraie pendant que je fais mes courses…). Mais si mon téléphone m’envoie une pub pendant que je fais ces mêmes courses, je ne suis pas sûre de prendre cela comme une distraction.

– Par contre, si je n’ai plus à sortir ma CB de mon sac pour payer en caisse, et même pas mon téléphone portable, ça, c’est très appréciable…Serait-ce demain le détail qui tue le choix des moyens de paiements qui ne seront pas présents dans le « chariotware »?

Donc après les cartes d’enseignes, les cartes bancaires cobrandées, les cartes sans contact, pour ceux qui ne s’en étaient pas rendu compte, un chariot c’est mobile, (moins qu’une carte et qu’un téléphone portable), mais avec un écran vidéo+une application de paiement+de la RFID, ça peut aussi faire autre chose que contenant ; et commencer à être un vecteur de quelques contenu »s ».

Et dans le reste de la galerie, si je ne me « trimbale » pas avec mon chariot et que je mets le téléphone sur off parce que je refuse la pub, un petit panier va t’il prendre le relais ?

Quel type d’opérateur gagnera les derniers centimètres proches de nos poches ? Le téléphone mobile sera t’il demain le moyen de paiement ? Cela dépendra t’il du lieu où je me trouve ? Aurai-je envie que la biométrie arrive pour me reconnaître ?

Repérer où je suis, savoir ce que je fais, faire en sorte que je ne dégaine pas les moyens de paiement concurrents du fond de mon sac…l’hyperlocal est forcément un sujet marketing très intime parce qu’il devient aussi mobile que nous.