Et l’Homo Geekus

(From Venus)

Je profite de mon prétexte “local” pour rappeler à ceux qui ne l’auraient point vu en librairie clic ou librairie mortar la sortie du livre d’Isabelle Juppé (une voisine du coin, donc) “la femme digitale“.

Une chose est certaine, ce que je retrouve au fil des pages que je suis en train de lire, évoque bien l’approche que la ménagère entretient ici avec les sites que j’explore et les mouvements de la toile que nous essayons de percevoir : la vénusienne digitale sert avant tout à comprendre “à quoi cela va pouvoir lui servir dans sa vie de tous les jours”, plutôt que “comment ça marche” – dans le sens, “mais qu’y a t’il sous le capot ?”, obsession plutôt mâle que j’observe régulièrement sur un échantillon, quoi que limité en nombre , mais représentatif : – Eric -Homo Geekus de la première ère.

Autre constat évoqué dans le livre, le web d’aujourd’hui est plus liant (2.0), et les femmes, par nature, sembleraient plus à l’aise pour s’approprier différents champs de ce web là (des blogs au business, de la Recherche à l’Education). Bon, cela, je ne sais trop dire (notamment quand je regarde la proportion de femmes qui dirigent des entreprises en général, que ce soit au Hit du CAC 40 ou ailleurs…). Mais il est certain que la présence féminine ne manque pas de s’exprimer sur les différents écrans!

Pour autant, et sans différenciation de sexe, la multiplication des outils (sites, rss, blogs, twits, mails, …) , la surabondance d’informations, la sur-sollicitation est-elle également intégrée et décortiquée entre nous tous ?

Que ce soit dans l’Entreprise ou à titre privé, je me pose la question de savoir si l’Homo Digital ne risque pas devenir une race dont l’existence sera la traduction de l’extinction de l’homo tout cours, mort de la fracture numérique qui se joue me semble t’il sur le temps que nous pouvons (ou que nous voulons) consacrer à suivre ce qui se passe sur le Net.

Serait-il grand temps de faire le ménage pour dépolluer l’atmosphère de la Toile et avoir un indice de respirabilité digitale correct ? Pour cela il faut donc des outils. Et des filtres appliqués à l’information.

De ce point de vue, je dirais que nettoyer est un truc de managère…je me prends à rêver d’un monde où, (debout sur nos balais brosse cela va de soi), nous aurions effectivement conquis suffisamment d’iles de la transmission du savoir numérique (pour reprendre un joli thème de “La femme Digitale” ), afin de pouvoir le transmettre à nos progénitures et à nos congénères non averties ou moins averties, ou ayant averti qu’elles ne passeraient par leur temps à s’avertir d’elles-mêmes, laissant cela aux autres, tout ce que nous aurons pu capter de ce monde numérique.

C’est à ce titre, par exemple, que le nettoyage opéré par une ménagère qui teste un site 2.0 pourrait être vu comme une opération de dépollution : ne retenir que les “trucs” qui servent et retraduire avec ses mots à elle ce qu’elle en retiendra en valeur d’usage…Et d’en avertir les autres avec le niveau et la forme de communication ad-hoc, c’est à dire celle qui est effectivement durable parce que faisant sens et légitimée par les autres.

Après tout, qui dit Toile dit “plumeau”… .

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