(From Venus)

En poursuivant sur mon dernier billet à ce sujet.

ChronoDrive a été lancé en région lilloise avant l’expérience Leclerc (ExpressDrive) via les magasins de Croix et Marcq en Baroeul. Le concept couple un service de réservation en ligne au retrait sur place, via un point d’enlèvement sur parking. Depuis, les commandes peuvent aussi être passées depuis des bornes disponibles sur les points d’enlèvement, mais dans un choix réduit de produits. Un autre ChronoDrive a été ouvert à Nantes depuis mi 2007 et plus récemment à Hallennes Lez Haubourdin.

A noter qu’un concept proche avait été testé dès 2000 avec AuchanDrive sur le magasin de Leers, où les commandes ne pouvaient être passées que depuis des bornes interactives (et situées dans l’hyper), et plutôt pour le retrait de produits lourds.

Tout comme ChronoDrive, l’ExpressDrive du Leclerc de Roques sur Garonne permet à la fois la réservation et les achats on-line ou la commande depuis les bornes sur le site d’enlèvement , ou dans le magasin (écrans tactiles).

Et tout comme ChronoDrive, vous imprimerez un coupon avec un code barre lors de votre commande, qui vous permettra de vous identifier aux bornes (sauf si vous avez une carte Leclerc , avec laquelle l’identification est directe) pour vous voir remettre vos courses directement dans votre coffre.

Selon Lelerc, 80% des commandes seraient passées on-line (la suite des chiffres après !).

Ce nouveau type de service présente, pour le consommateur, plusieurs avantages :

  • Réservation 24/24 sur le site avec une garantie de conservation de la commande allant de 72h (Leclerc) à 5 jours (Auchan). Des frais de gestion pourront être prélevés en déduction du remboursement de la commande si cette dernière n’est pas retirée après ces délais.
  • Possibilité de retirer sa commande 2h après l’avoir réservée
  • Possibilité de modifier sa commande mais avec quelques contraintes (nouvelle commande pour rajouter un produit, aller à l’accueil du magasin pour se faire rembourser si on souhaite en retirer un autre)
  • Pas d’attente an caisse
  • Pas de produits lourds à porter
  • Pas de frais de livraison
  • Bénéficier « des mêmes prix qu’en magasin » (voir la suite)
  • Les normes et ‘approvisionnement des points de retrait permettent a priori de garantir les mêmes niveaux de contrôle sur les dates de péremption que ceux effectués en magasin.
  • Pouvoir bénéficier des avantages proposés en magasin : Leclerc permet de cumuler les avantages Tickets Leclerc sur la carte du magasin ainsi que le offres promotionnelles du magasin. AuchanDrive permet de bénéficier également de tous les avantages financiers et promotionnels tels qu’ils sont proposés en Hyper.

Mais attention aussi aux surprises :

  • la fraîcheur des produits alimentaires choisis par d’autres que vous-même reste peut-être à vérifier (mais pas plus, pas moins qu’une commande faite sur le site d’un e-distributeur, me semble t’il ?)
  • certains prix peuvent être « gonflés » (3% à 5%) de façon à pallier le coût de préparation de la commande, même si l’on vous indique qu’il est toujours possible de se faire rembourser la différence de prix (voir ici via Damospace quelques commentaires bien intéressants). Ennuyeux eu égard à la promesse client clairement affichée…

Reste à Auchan et Leclerc de trouver un modèle de rentabilité, car ce nouveau type de service implique de lourds investissements informatiques ainsi qu’une plateforme logistique et humaine (personnel à disposition des clients pour remise des courses) pointue. Sur ce domaine, une question de fond tourne autour de la rentabilisation de la préparation des commandes , selon qu’elle est effectuée en magasin (« picking » en magasin) ou centralisée; une explication ici, via Linéaires.

Côté achats, Leclerc déclare constater un panier moyen plus élevé (68€) sur le DriveExpress, versus le panier moyen en hyper (45€). Peu de chiffres sur l’expérience Auchan…mais des calages pas évident semble t’il à trouver entre le concept AuchanDrive et celui de ChronoDrive.

Les clients de ces services, habitant sans doute plus en périphérie des villes plutôt qu’intra muros (clientèle captive des e-distributeurs ?) seront-ils de nouveaux clients ? Le service continuera t’il à être « gratuit » ? Pour tous ? Par segment de clients ? Quel équilibre entre le mix « choix-prix-services-fidélisation » ?

Enfin, y a t’il un espace pour intégrer ces nouveaux concepts sur des sites web de géolocalisation ? Je me prends à imaginer des modèles d’intermédiation en dehors du scope de leurs donneurs d’ordres captif…Mais les enseignes seront-elles prêtes à s’ouvrir, quitte à filialiser ce type de structure?

Une vidéo instructive juste là, via blog Expert Grande Conso » d’Olivier.

Vivement le DriveExpress à Arcachon..Venus se fera des escapades pour tester et vous dire !